Ce texte a été écrit en 1992 par Roger Balavoine, critique d'art
Il était venu me voir à Saint Lucien (76), lorsque j'y avais un atelier
Attentes
L'arbre -- nerveux.
Le corps - arqué.
Le bois,la chair, la cellule comme germe.
Jean-Paul Mallard module le
noyau, fibre du bois, muscle de la chair, cellule de l'os. Il
met en branle (il anime) la
matière -- élongation, torsion,
ascension (-- désir?) et ce sera l'automne sur
l'arbre en attente du givre et
ce sera le printemps sur le corps en
attente du fruit.
L'essence de la forme naît
de l'esprit parce que Mallard
appartient à la race des chercheurs .
Discrètement abrité par l'ombre
du buisson - ardent par révélation - il
étudie (il suit, il accompagne) la
lente évolution physique du corps,
ce corps même de l'oeuvre, comme un
physicien reprend , à zéro, l'étude
fondamentale du noyau atomique. Et il
arrive ceci : Mallard observe l'indécision,
les troublantes transformations de la
matière même de la vie. Jusqu'à la
forme achevée - le torse qui se
dresse face au soleil. Assurant le doute,
Et l'arbre se tord ou bien se love
dans la quête d'un regard qui le
déshabille - et l'hiver devient chaleur.
Le corps se love et se tord sur la
caresse de l'oeil étonné. L'été s'éternise au delà des frimas.
Peindre et un acte d'amour.
Roger Balavoine (novembre 1992)
Merci Roger Balavoine pour ce texte très poétique
rédigé après une visite d'atelier à Saint Lucien .
(période des « paysages intérieurs » et sculptures sur bois)
JPM